Le bilan sanguin chez le sportif d'endurance

Le bilan sanguin chez le sportif d’endurance : le secret de l’individualisation et de la performance

Pourquoi vous devez mettre en place un bilan sanguin ? 

Un bilan sanguin est notamment très utile pour valider et faire émerger des hypothèses sur la santé, les performances, l’alimentation, la gestion du poids.

Mais en tant que coureur, traileur, triathlète ou cycliste, lorsque vous allez chez le médecin, vous ne devez pas seulement demander un bilan, car ce qui sera analysé à l’intérieur ne correspond pas aux besoins sportifs d’endurance. Je vous donnerai la liste des éléments que vous pouvez faire analyser à la fin de cette newsletter.

Mais pour comprendre le réel intérêt, je vais directement vous parler de Monsieur X, un sportif que j’accompagne. Bien sûr, je garde ici son identité secrète. Monsieur X m’a contacté car il était complètement perdu dans son alimentation, noyé dans toutes les informations que l’on retrouve sur internet, et ne sait pas qui écouter. Il avait entamé une perte de poids assez restrictive, mais il stagne depuis des mois. Il aimerait encore perdre 5-6 kg, mais de graisses uniquement.

Lors de notre première consultation, nous avons fait le bilan de son alimentation.
Voici mon analyse : 

Monsieur X possède une alimentation hypoénergétique, hypoprotéique, hyperlipidique, trop riche en sucres simples. Les apports en fibres alimentaires sont légèrement insuffisants. L’apport hydrique est bon depuis 15 jours avec l’augmentation de ses apports dans la journée. Les apports en oméga 3 sont corrects grâce à la supplémentation. L’apport en vitamine D, en zinc sont un peu bas, pour le reste des micronutriments, cela semble suffisant.

dIAGNOSTIC NUTRITIONNEL

Pour bien comprendre et valider mes hypothèses, je lui ai demandé de faire un bilan sanguin en lui envoyant les biomarqueurs à analyser que vous retrouverez dans la liste ci-dessous. Parmi ces facteurs, notamment ceux que je redoutais, voici les résultats avec l’analyse effectuée.

Dosage T3 libre et vitamine D sur un bilan sanguin chez un sportif d'endurance
Dosage testostérone et cortisol sur un bilan sanguin d'un triathlète

TSH basse (0,66 mUI/L, proche de la limite basse 0,4–4,0 mUI/L)

Une TSH basse combinée à une T3 élevée peut indiquer un hyperfonctionnement thyroïdien primaire ou une adaptation physiologique à une situation de stress (comme l’entraînement intense).

Cela pourrait aussi refléter une résistance au rétrocontrôle dans le cadre d’un surmenage métabolique ou d’un stress chronique.

T3 libre élevée (4,24 ng/L, au-dessus de la normale 2,3–4,2 ng/L)

La T3 libre est la forme active des hormones thyroïdiennes, responsable de la régulation du métabolisme énergétique. Un taux élevé peut suggérer un hyperfonctionnement thyroïdien relatif ou une réponse adaptative du corps à une situation de stress métabolique.

Chez un sportif, cela peut être lié à : – Hyperstimulation métabolique due à une charge d’entraînement intense.

– Décompensation du métabolisme énergétique, parfois associée à une insuffisance calorique ou un déséquilibre nutritionnel.

Testostérone basse (379 µg/L, bas pour un homme jeune actif : 300–1000 µg/L)

Une testostérone basse chez un sportif peut refléter un déséquilibre anabolisme/catabolisme, souvent observé en cas de surentraînement ou de déficit énergétique.

Le déficit en testostérone peut également être aggravé par un faible statut en vitamine D, qui joue un rôle dans la régulation hormonale.

Déficit en vitamine D

Un déficit en vitamine D est fréquent chez les sportifs d’endurance, surtout en hiver. Cela peut : – Perturber la fonction thyroïdienne (la vitamine D est impliquée dans la régulation hormonale). – Aggraver la baisse de testostérone.

– Affecter la récupération, le système immunitaire et la santé osseuse.

Attente des résultats du zinc

Le zinc est un cofacteur essentiel pour la production hormonale, notamment pour la testostérone. Une carence pourrait contribuer à la baisse de la testostérone et aggraver les déséquilibres métaboliques. Tout semble présager un déficit en zinc au regard des autres résultats. 

Petit point de précision : à première vue, chacun de ses indicateurs semblait dans la bonne fourchette, mais ces fourchettes sont pour des personnes sédentaires et sont très larges. Pour les personnes sportives, les fourchettes sont différentes. Son médecin lui a dit qu’il n’y avait aucun souci avec son bilan mis à part la vitamine D, mais l’on remarque bien un blocage hormonal qui entraine non seulement une incapacité à perdre davantage de poids et une diminution de ses performances en cas de persistance dans cette direction.


Le plan d’action à partir du bilan sanguin

Maintenant que le diagnostic est posé, il est important de mettre en place un plan d’action pour remettre ces indicateurs en ordre. Voici les points sur lesquels je vais travailler avec Monsieur X sur son alimentation :

Optimisation de l’alimentation

Sur les prochaines semaines, même si l’objectif initial est de perdre du poids, nous allons augmenter ses apports caloriques au niveau de ses besoins afin de relancer son métabolisme. Nous allons intégrer des aliments riches en zinc (crustacés, légumineuses) et en vitamine D (œufs, crevettes, poissons gras). Tout en apportant également ses besoins dans les autres macronutriments et micronutriments (vitamines et minéraux).

Mise en place d’une supplémentation

En vitamine D avec une supplémentation de 4000 UI par jour sur le prochain mois afin de venir combler le déficit.

Si le déficit et la carence en zinc sont confirmés, alors intégrer une supplémentation de 15 à 20 mg/jour de zinc sous la forme de bysglycinate de zinc.

Suivi hormonal

Nous allons refaire un bilan sanguin dans 4 à 6 semaines afin de voir une évolution dans les différents biomarqueurs étudiés.


Les bilans sanguins chez l’athlète d’endurance

A quels moments faire mes bilans sanguins dans ma saison sportive ?

Tout ce qui est mesuré peut être contrôlé et peut évoluer. C’est toute la démarche d’avoir mis en place ce bilan sanguin. Je conseille d’en réaliser 3 à 4 par an pour les sportifs d’endurance, notamment :

– En début de saison, pour évaluer l’état de base avant le début des compétitions et identifier d’éventuelles carences pour planifier la saison de manière complète.

– 2 à 3 semaines avant la première compétition pour vérifier l’inflammation, la récupération musculaire et le statut en fer pour bien entamer la première compétition.

– A mi-saison pour optimiser la préparation pour les compétitions estivales et prévenir le surentraînement.

– A la fin de la saison, pour évaluer l’état général en fin de saison et la récupération globale et préparer la transition vers l’intersaison.

Quels sont les biomarqueurs sanguins à analyser ?

Chaque bilan va avoir des biomarqueurs spécifiques, mais voici la liste des biomarqueurs que vous pouvez tester pour votre premier bilan afin d’avoir une vue d’ensemble générale pour le sportif d’endurance :

  • Statut en fer : Ferritine, Transferrine, Hémoglobine
  • Hormones : Testostérone, Cortisol, TSH, T3 libre
  • Vitamines et minéraux : Vitamine D, Zinc.
  • Profil lipidique : Cholestérol total, Triglycérides, HDL/LDL.
  • Inflammation : CRP, Créatine kinase.
  • Profil glucidique : Glycémie à jeun

Après avoir réalisé le bilan, il est préférable de le faire analyser par un médecin du sport ou un professionnel de santé spécialisé dans le sport qui comprendra quels sont vos réels besoins.


Le bilan à comprendre

L’alimentation chez le sportif d’endurance peut jouer un rôle très important, que ce soit autour de ses courses, mais il est important de prendre en considération son alimentation au quotidien, car, comme avec Monsieur X, cette dernière peut venir bloquer une perte de poids, une production hormonale, votre santé et vos performances.

Être diététicien nutritionniste spécialisé dans les sports d’endurance permet d’avoir cette approche globale dans l’accompagnement des sportifs d’endurance, que ce soit dans leurs performances, mais également dans leur santé, et comprenant parfaitement les challenges spécifiques des sportifs d’endurance. Ces challenges sont particulièrement différents d’une personne sédentaire ou légèrement active et il est important de se référer à une personne spécialisée si vous désirez être accompagné en ce sens.

Si vous désirez aller plus loin, vous pouvez accéder à ma masterclass offerte de 20 minutes sur les 5 piliers nutritionnels qui font la réussite d’un sportif d’endurance. À l’instar de cette newsletter, j’ai voulu intégrer le maximum de valeur possible pour vous permettre d’atteindre vos objectifs.

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